Test du Filament PETG au carbone de chez Optimus
Rhââ Lovely! Enfin les filaments spéciaux Optimus tant attendus! Les tarifs calment un peu tout de même. Pas loin de 60€ TTC les 500 grammes pour la version testée: le filament PETG au carbone. J’espère tester plus tard la version ABS au carbone ainsi que l’ABS au Kevlar qui semble absolument fabuleux, sur le papier.
PETG signifie PolyEthylene Terephthalate glycol ou Polytéréphtalate d’éthylène en français. Peut-être connaissez vous la dénomination Mylar®.
Les particularités de ce polyester sont une très bonne stabilité dimensionnelle, une résistance aux produits chimiques, à la traction et à la chaleur.
En outre, il ne jaunit pas et n’est pas conducteur. Ces deux dernières caractéristiques ne concernent pas ce filament car d’une part, les fibres de carbones sont noires et sont très conductrices.
Utilisé comme filament, le PETg est une alternative crédible à l’ABS car il se travaille facilement tout offrant une résistance aux chocs, à la pression et à la torsion proche de celle de l’ABS. L’ajout de fibres de carbone permet, outre de gagner en poids, une résistance et une solidité accrues.
Ce filament tient-il ces promesses? C’est ce que nous avons tenté de vérifier lors du test présenté dans cet article.
L’imprimante 3D utilisé pour ce test est la STREAM20PRO de chez Volumic. Celle-ci est munie d’une buse de 0,4mm qui est le minimum conseillé pour l’utilisation de ce fil chargé.
Pourquoi ne pas utiliser notre LeapFrog Creatr? Nous le pourrions cependant elle reste de plus en plus souvent éteinte tellement elle est bruyante. La Stream, à côté est un régal. Nous continuons à faire fonctionner la LeapFrog pour son exceptionnel volume d’impression.
Le fil en lui même est beaucoup moins souple que l’ABS classique de chez Optimus cependant il se manipule facilement. Il est extrêmement résistant et cela laisse bien augurer de la suite. Le chargement du fil ne présente aucune difficulté. Les tests d’extrusion à 220°c sont parfaits.
Nous commençons nos tests à des températures supérieures à celles préconisées: 260°c pour l’extrudeur et 110°C pour le plateau. Par précaution nous ajoutons un peu de 3DLac au plateau de vitro-céramique de la Stream20Pro. Le remplissage (« infill ») a été réglé sur 100%.
L’impression se passe admirablement bien, les première couches sont nettes et adhèrent parfaitement au lit. Le crochet que nous imprimons s’avère parfaitement fonctionnel. Fermé ou non, il m’a été totalement impossible de casser l’objet en élongation, c’est à dire en tirant dessus. Je ne suis pas pourtant un gringalet avec mon mètre quatre vingt dix et mes 80kg. Il faudra, plus tard, mesurer le poids qu’il peut soutenir sans casser.
Nous avons tenté de modifier les températures d’extrusion et celle du lit.
En extrusion de 240 à 260°C, cela ne change rien aussi nous prendrons 250°C comme référence de profil.
Au niveau du lit, à 80°c, l’objet adhère mal au plateau. Par contre au delà, rien ne bouge. Nous préconisons 100°c comme pour l’ABS classique de chez Optimus. Un des avantage d’un filament PETg et de l’Optimus en particulier, c’est l’absence totale de retrait (« warping »). Bien sûr, la pièce n’était pas gigantesque et d’ailleurs la version en ABS c’est bien comportée mais quel plaisir de ne pas avoir à se préoccuper d’un éventuel « warping »!
Par contre, nous avons noté quelques ébarbures sans doute liées à un mauvais réglage de la rétractation:
Ces ébarbures sont facilement et proprement éliminées avec l’outil adéquat. Néanmoins, il est très difficile de les enlever avec un simple cutter tellement ce plastique renforcé est résistant. Nous avons imprimé par la suite le même crochet en ajoutant des supports inutiles dans le but de savoir comment ils se comportent. Notre prédiction s’est révélée exacte: les supports sont extrêmement solides et il est très difficile de les enlever à la main. Il conviendra de les affiner avec votre trancheur avant de lancer l’impression. Simplify 3D est parfait pour cela.
Conclusion: nous avons débuté dubitativement ce test 😉 le carbone n’est-il que du marketing ou apporte-t-il vraiment une valeur ajoutée en terme de résistance? Nous avons été positivement surpris par le gain en résistance qui est énorme. La présence de carbone transforme complément l’objet imprimé. Alors faut-il définitivement laisser tomber l’ABS au profit du PETG?
Nous pourrons répondre complètement à cette question qu’après avoir testé le filament ABS au carbone du même fabriquant. Néanmoins il faut considérer une caractéristique du PETG, son poids. En effet, le PETG est beaucoup plus lourd que l’ABS. Le crochet que nous avons imprimé est presque deux fois plus lourd que l’équivalent en ABS pur et ce malgré la présence de carbone. Il conviendra d’opter pour ce matériau lorsque le gain poids n’est pas un objectif. Pour toutes les pièces de drone par exemple, l’ABS au carbone est largement préférable malgré son extrusion bien moins facile.
Une dernière chose, Optimus clame que ses filaments spéciaux chargés aux fibres de carbone sont non abrasifs. Manifestement, c’est unique sur le marché car les fils concurrents nécessitent le changement de buse par une version inox bien plus résistante. Bien que 500gr de fil ne soit probablement pas suffisants pour se prononcer, il semble que notre buse n’ait pas du tout souffert du passage de ce fil.
Malgré son tarif assez élevé et le poids inhérent au matériau, ce filament PETG au carbone tient toutes ses promesses et même plus; il est bien plus résistant que le PLA Protoplasta au carbone, référence en la matière, et son extrusion est aussi facile, si ce n’est plus, qu’un PLA ordinaire, mise à part l’utilisation indispensable d’un plateau chauffant.
arf!
je l’ai et pas moyen de l’imprimer…
Mes machines cartérisées ne sont pas compatibles avec ce magnifique filament, car il le ramolli dans son bowden et m’empêche de l’imprimer correctement… En revanche l’ABS kevlar !!!!!!!! je l’AIME ( mais ça je le dirai dans le post adequat)