Les outils de post-impression
Il est rare qu’un objet imprimé en 3D soit parfait en sortant de l’imprimante surtout si celui-ci est complexe, quand il est plein de circonvolutions, détail, chanfreins, etc. Le matériau, la précision choisie influent également sur la finition.
Par ailleurs, parfois l’on désire simplement rectifier une côte erronée ou tout simplement effacer toute trace des supports dont l’érection est parfois nécessaire.
Un outil s’impose alors. Mais lequel choisir? Poncer à la main est parfois nécessaire, notamment avec les filaments chargés de métaux. Un papier de verre au grain très fin d’au moins 800gr est seul susceptible de transformer le plastique en or. Encore faut-il que la main se fasse très légère, c’est une opération de post-impression très longue est très fastidieuse car aucun outil ne pourra remplacer le toucher, la délicatesse de vos doigts. Oui, je sais mesdames, se faire plaisir au papier de verre peut paraître suspect, mais c’est ainsi que se déflore les chefs d’oeuvre.
Quoiqu’il en soit, hormis cette opération de finition et de longue haleine, la plupart du temps nous avons besoin d’agir rapidement afin d’aplanir ou de faire disparaitre de disgracieux furoncles défigurant l’objet de nos désirs. Un outil s’impose, l’outil multifonctions de précision.
Une marque vient tout de suite à l’esprit des maquettistes: Dremel. Dremel est partout, c’est le roi des outils de précision, le pionnier qui possède des centaines d’accessoires et probablement des millions d’utilisateurs.
J’ai fait mienne une maxime: « Nous ne sommes pas assez riche pour acheter bon marché » et c’est ce que j’ai pensé en lisant les caractéristiques techniques et notamment la puissance, 175 watts, de l’outil de prédilection des geeks qui prétendent bricoler. Une faible puissance associée à une vitesse de rotation très élevée (30000 tours/minute), cela ne me disait rien qui vaille. Cependant l’outil miracle était porté au pinacle par des Sisyphes heureux, les forçats du post traitement.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins: les performances sont aussi médiocres que prévues, le miracle n’a pas eu lieu. L’outil de Dremel n’a aucun couple à bas régime, il ralentit jusqu’à s’arrêter si l’on appuie trop fort. Il faudra donc s’armer de patience pour faire disparaitre les irrégularités non voulues, les verrues, les restes de supports et autres atrocités affublant notre impression en 3D.
À la décharge de la marque, les accessoires sont d’assez bonne qualité et très bien étudié. On passe de l’un a l’autre facilement et rapidement même s’il faut jouer de la clé (fournie) pour ôter ou fixer un accessoire. La variété des dispositifs est étonnante, on est sûr de trouver celui qui va déloger le micro-bout de plastique indésirable logé dans l’interstice le plus improbable.
Notez qu’il y pire dans le domaine. Par « pire » je n’entends pas de « mauvaise qualité » mais d’outil totalement inadapté. Si on vous parle de « Proxxon » passez votre chemin. Parfait pour la maquette mais totalement inadapté pour le post traitement d’un objet imprimé en 3D.
Avec, en outre, les matériaux résistants comme le carbone, Proxxon et Dremel ne suffise pas, il faut choisir un outil fournissant un gros couple à bas régime. Un « moteur de fraisage » plus puissant, d’au moins 500 Watt. Dans cette catégorie, la concurrence ne se bouscule pas mais l’on pourra se rabattre sans souci sur le Kress 530FM au moteur exceptionnel. Le poids cependant est plus élevé qu’un Proxxon ou Dremel et l’engin ne conviendra pas aux petites mains chargées d’un travail d’extrême précision. Dans le même ordre d’idée, le Bosch GRO, de la gamme bleue (professionnel) est un outil rotatif étonnant puisqu’il fonctionne sur batterie et offre un rapport poids/puissance surprenant.
Dremel
Proxxon
Kress M530
Bosch GRO