Les licences libres
Une licence est un moyen de protéger un logiciel, un design, une oeuvre quelconque. Cette protection consiste à empêcher quiconque, sans autorisation, d’utiliser l’oeuvre protégée hors du cadre défini par le créateur. Elle empêche également la duplication et la commercialisation, même partielle de l’oeuvre sans autorisation du créateur.
Alors qu’est-ce qu’une licence libre?
Il existe une multitude de licences dites libres dont certaines sont tellement tordues qu’elles rendent l’oeuvre qu’elles protègent encore plus restrictive que le pire des brevets.
Cependant, à l’origine, la licence libre est née en réaction aux obligations légales générées par l’utilisation abusives des licences restrictives et autres brevets.
Pour simplifier, un bidule sous licence libre permet:
1- d’empêcher une licence restrictive de verrouiller le bidule en question
2- la libre utilisation du bidule.
La licence libre originale est l‘Open Source. Pourquoi ai-je mis en exergue le mot « libre »? Tout simplement parce que c’est un terme extrêmement puissant. Sa définition est claire mais le terme est si puissant qu’il est souvent détourné au profit d’idéologies douteuses.
La liberté est indubitablement associée avec la propriété privée individuelle. Pourquoi? Parce qu’on ne peut user de sa liberté qu’avec ce que l’on possède, pas avec la propriété d’autrui. La fameuse maxime « La liberté des uns s’arrête où commence celles des autres » ne fonctionne qu’en y associant la notion de propriété. Celle-ci définissant la frontière entre la liberté des uns et des autres.
Pour prendre un exemple trivial, quand vous possédez un yaourt, vous en faites ce que vous voulez, vous êtres libres d’en faire ce que vous voulez. Vous pouvez le donner, le manger, le détruire, le vendre, le photographier, jongler avec, en barbouiller le corps voluptueux de votre compagne, etc. A contrario, vous n’avez aucun droit sur le yaourt de votre voisin.
C’est l’esprit des licences libres. Le point d’achoppement se situe sur un sophisme. Si l’oeuvre, le logiciel, la création vous appartient alors vous pouvez en restreindre l’utilisation à autrui. Par conséquent, suivant ce raisonnement fallacieux, certains thuriféraires de l’anti-capitalisme veulent associer licence libre avec interdiction de commercialisation. C’est un non sens. On ne peut pas vouloir une chose (la liberté) et son contraire.
La subtilité vient du fait que l’information est copiable à l’infini pour un coût quasi nul. Vous pouvez ainsi restreindre l’utilisation de votre copie mais non celle de l’information. Celle-ci, du fait de son abondance potentielle (copies infinies) n’appartient à personne. C’est l’objectif de la licence libre.
La licence restrictive, cherchera de son côté à restreindre l’utilisation de l’information.
Contrairement à ce que l’on peut lire ou entendre, il est tout à fait possible de commercialiser un produit, une oeuvre, un logiciel, etc. sous licences libres. On peut faire de l’argent avec de l’open source. Cela n’est pas interdit, ça n’est pas sale non plus. La licence libre interdit l’appropriation d’une idée mais certainement pas l’appropriation d’une copie de cette idée, de son évolution, sa transformation, etc.