3DPrint4Ever

La fourche écologique: emprunter le bon chemin

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J’ai été tenté de titrer mon article: « Quand l’impression 3D sauve la planète ». Après tout, les imprimantes 3D font déjà remarcher les culs-de-jatte, construisent des voitures, des avions de chasse et des maisons à 10000 dollars 5000 dollars 3500 dollars.

La technologie de l’impression 3D est adoptée, intégrée et développée par une génération bercée aux sornettes des escrologistes.
Néanmoins, soyons positifs: sornettes sans aucun doute mais elles auront imprimé une conscience écologique dans l’esprit d’une population qui est en train de prendre les rênes économiques du pays.

Quelle démarche écologique adopter quand on pérennise une activité dans le domaine de l’impression 3D?

Avant toute démarche, il conviendra de déterminer son impact écologique. C’est très loin d’être simple parce que d’une part, il faut prendre en compte l’ensemble de la chaîne économique, prendre la mesure de chaque poste, chaque activité et que d’autre part, il est impératif d’oublier tout ce que l’on croit savoir en matière d’environnement.
Je vais vous donner deux exemples, pas forcément en rapport avec l’impression 3D mais ils vous feront réaliser que nos préjugés écologiques sont profondément ancrés en nous.

Le papier recyclé.

Comme chacun de nous le sait, fabriquer du papier est une catastrophe pour la forêt et par voie de conséquence, mortel pour la planète et pour nous, humain.

En fait, c’est exactement le contraire.

-« Whouaa! Keskidi lui? Hé ho! M’sieu Yoan comment pouvez vous raconter une chose pareille? On va vous faire taire, vous êtes un danger pour la Planète! »

Et pourtant, la vérité est ailleurs:
– le recyclage des vieux papiers est polluant, essentiellement à cause des acides nécessaires à la dilution des encres,
– la papier est fabriqué avec ce que l’on appelle des « coupes d’éclaircie ». Quand on cultive une forêt, on plante les arbres très proches les uns des autres afin d’optimiser leur croissance. Puis, après avoir favorisé leur taille, il faut accroître le diamètre des troncs: afin de laisser de la place aux plus beaux, aux plus forts, on réalise cette fameuse « coupe d’éclaircie ».
Par conséquent, fabriquer de papier est excellent pour la forêt, pour la planète et pour l’avenir économique de la filière bois…

Le plastique c’est polluant.

Et bien non. Un bout de plastique dans la nature, c’est moche mais c’est neutre ou quasi neutre. Par contre, l’incinérer permet sans doute de produire de l’électricité mais cela dégage de la Dioxine.

-« Wouha m’sieu Yoan, les incinérateurs sont équipés de filtres, c’est obligatoire! Stop les mensonges m’sieu Yoan »

Les filtres, un fois saturés, on en fait quoi? On les enterre. Fermez le ban.

Par conséquent, avoir une démarche écologique nécessite de réfléchir et d’abandonner ses préjugés.

Alors, Filament ABS ou PLA?

La première chose qui vient à l’esprit c’est le caractère soluble du PLA. La seconde ce sont les éléments, la matière avec laquelle est fabriqué le PLA: du maïs. On extrait l’amidon pour produire des sucres par hydrolyse, puis on les fait fermenter pour les transformer en acide lactique. Cet acide lactique est ensuite polymérisé.

C’est écolo, ça.

Oui, sans aucun doute mais cultiver du maïs pour produire du plastique, est-ce bien écologique? Comme pour les agro-carburants, c’est un énorme gâchis.

Que reste-t-il à considérer dans notre démarche?

Sans doute le transport. Commander son consommable en Chine, écologiquement cela à peu de sens. Encore faut-il trouver des équivalences proches de chez soi.

Le déchet. Même un particulier qui imprime régulièrement, génère pas mal de déchets de plastique. Entre les ratés et le plastique utilisé pour les support, en fin de mois le volume est important. Pour un professionnel, cela ne se discute même pas, il est impératif de recycler. La encore, pour ceux qui auront fait le choix du PLA, le recyclage n’est pas encore possible à la différence de l’ABS et du Nylon qui s’extrudent à nouveau et à l’infini.

 

Comme nous l’avons vu, toute action doit être pesée dans de fines balances. Prendre la mauvaise fourche, c’est la certitude de polluer en étant persuadé du contraire! Soupesez chacune de vos décisions, réfléchissez en amont et en aval. La chaine, la fourche que je suis est-elle écologique d’un bout à l’autre de la chaine? Si elle ne l’est pas complètement, ai-je malgré tout atteint l’optimum?

Dernière chose, la solution que vous adoptez aujourd’hui, ne sera pas forcément valable demain.

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