Test du filament phosphorescent Optimus
Test du filament phosphorescent Optimus
Le nouveau filament phosphorescent OPtimus prend place peu à peu dans les rayons des bons revendeurs. Le « plus puissant du marché » clâme la marque. Or chacun sait que l’imprimante 3D ressuscite les morts et fait marcher les culs-de-jatte. Par conséquent il convient d’observer prudence et réserve.
Ce filament « glow in the dark » (prononcez « glaoui ine ze darque ») fait-il dans la surenchère? Fait-il briller les esprits les plus faibles, éclaire-t’il les consciences les plus noires?
D’un côté du ring de 20cm sur 20cm, le glow in the dark de Esun, le fil chinois qui inonde le marché et de l’autre côté, le challenger français, l’OPtimus dont le but est d’écraser toute concurrence.
Les deux fils cote à cote se ressemblent beaucoup. Le fil chinois est légèrement plus jaune ce qui, espérons le, ne bridera pas ses performances. Le fil français, de son côté, n’arbore ses couleurs que sur sa boite et nous allons enfin savoir si le slogan « OPtimus, l’optimum du filament » fièrement affiché en bleu blanc rouge sur une belle boite en carton, tient ses promesses.
En France, le pire a longtemps côtoyé le meilleur. Depuis quelques années, les industriels français, enfin ceux qui restent, misent tout sur la qualité. Le coq gaulois fièrement juché au sommet d’un tas de fumier, emblème ridicule de la France qui perd, est fort heureusement effacé peu a peu des mémoires et des logos.
Tout d’abord, testons l’Esun. La bobine provient de « laboutiquedu3Duc » bien connue, réputée pour sa rapidité de livraison et ses conseils avisés. Curieusement, la boutique ne vend aucun produit français ce qui explique sans doute que le site ne se nomme pas « laboutiquedela3D ».
Comme toujours avec l’Esun, il n’y a pas de surprise, la matière est correcte et s’extrude sans souci à 250°C. Le fil est cependant nettement plus fragile mais il remplira sans broncher sa mission. Évidemment, comme tous les ABS asiatique, l’odeur est forte. L’objet présente des zones plus sombres à certains endroits. Néanmoins, cela ne semble pas affecter son caractère phosphorescent et la nuit, ces zones ne se distinguent pas.
Testons l’OPtimus phosphorescent. J’ai choisi exactement les mêmes réglages que pour l’Esun, notamment la température d’extrusion de 250°C. Ce fil réagit et s’utilise exactement comme les autres filaments de la gamme. Il ne sent quasiment rien à tel point que l’on se demande si on extrude du PLA. Il s’agit bien d’ABS et le rendu de l’objet ne laisse aucun doute à ce sujet. Comme d’habitude avec de l’OPtimus, les couches sont très homogènes et quasi invisibles et cette version phosphorescente ne déroge pas à la règle. Cependant, c’est avant tout le caractère phosphorescent que nous voulons tester et non la matière en elle-même.
L’exposition au soleil n’est pas la meilleure solution car pour obtenir les meilleurs résultats, il faut exposer l’objet à une forte lumière tout juste avant de pouvoir éteindre les lumières et admirer le résultat.
La nuit venue deux « glaouis ine ze darque » resplendissent. L’objet issu de l’OPtimus est plus lumineux mais la différence n’est pas exceptionnelle. Curieusement, toutes les photos que j’ai pu prendre donnent un très net avantage à l’OPtimus mais pourtant, à l’oeil c’est loin d’être aussi frappant.
Pour ne pas avantager sans raison l’OPtimus, je m’abstiendrais de publier une photo. J’ai bien pensé à manipuler le cliché pour rendre justice à l’Esun mais au final, ce n’est pas autre chose qu’une tromperie même si la retouche est faite pour la bonne cause.
Le distributeur de l’OPtimus, Filament-ABS, prétend dans son descriptif qu’un objet phosphorescent est utile pour, par exemple, rassurer les enfants la nuit. En fait, pas du tout. Peut-être aurais-je dû imprimer un joli dauphin mais c’est tout de même moins pédagogique que ceci:
Si la différence d’intensité n’est pas énorme entre les deux filaments, l’OPtimus enterre l’Esun sur la durée du phénomène. Avec 60 secondes d’exposition à la roche à led de mon smartphone, l’Optimus dure toute la nuit alors que l’Esun « tient » environ deux heures.
À l’issu de ce test, nous pouvons conclure que le filament phosphorescent Optimus tient ses promesses même si j’ai été personnellement un peu déçu de l’intensité de la lumière émise, certes plus importante que celle de la concurrence mais pas au point que le laisse supposer le slogan « le plus puissant du marché ». C’est sans doute vrai mais la différence est faible. Toutefois, la « puissance » réside manifestement dans la durée du phénomène et pour le coup, l’OPtimus phosphorescent est très nettement supérieur puisqu’il peut tenir toute une nuit, ce qui, admettons le, n’est pas donné à tout le monde…
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